L'être humain est-il soluble dans la connerie ?
Il y a des jours ou on est en droit de se poser légitimement la question.
Heureusement qu'il y a parfois quelques purs moments de bonheur, quelques éclairs de génie dans une populace qui, il faut bien se l'avouer, sombre de plus en plus dans le pitoyable (enfin quand on aura abattu le dernier arbre et polluer la dernière rivière, il faudra bien se rendre à l'évidence: l'argent ne se bouffe pas !!!).
Je vous transmet donc ce petit texte intitulé sobrement "lettre d' un cheminot en grève"
Ne m'envoyez pas de lettres d'insultes, ce n'est pas la peine, je n'y répondrai pas
Zoub
Il y a des jours ou on est en droit de se poser légitimement la question.
Heureusement qu'il y a parfois quelques purs moments de bonheur, quelques éclairs de génie dans une populace qui, il faut bien se l'avouer, sombre de plus en plus dans le pitoyable (enfin quand on aura abattu le dernier arbre et polluer la dernière rivière, il faudra bien se rendre à l'évidence: l'argent ne se bouffe pas !!!).
Je vous transmet donc ce petit texte intitulé sobrement "lettre d' un cheminot en grève"
Ne m'envoyez pas de lettres d'insultes, ce n'est pas la peine, je n'y répondrai pas
Zoub
Lettre d'un cheminot en grève:
Chère cliente, cher client,
Je suis en grève aujourd'hui et je l'assume. Oui, j'assume de devoir vous poser des problèmes dans votre train-train quotidien, j'assume de vous obliger à modifier vos habitudes quotidiennes.
On m'accuse de vous prendre en otages. Mais vous ai-je enfermés, vous ai-je attachés ? Non, je vous laisse libres. Libres au milieu des contraintes que vous acceptez tous les jours sans vous en plaindre. J'assume pleinement de vous laisser voir vos chaînes, parce que ces chaînes sont aussi les miennes. Parce que moi aussi, je dois faire garder mes gamins quand je commence au petit matin, moi aussi, quand je rentre le soir, j'ouvre ma boite à factures qui naguère s'appelait boite aux lettres, moi aussi, je m'affale parfois dans le canapé pour manger docilement la soupe de la télé, car moi aussi, je vis dans cette société. Oui, je l'assume.
Comme j'assume les contraintes de mon métier qui me font vivre à part du groupe, qui me font travailler avant vous pour vous emmener bosser et après vous pour vous ramener à la maison. Pour vous emmener dans votre famille passer les fêtes, je ne les passerai pas dans la mienne. Je vous transporte et par définition, mon travail commence là où s'arrête le vôtre, et vice versa.
Quand j'ai pris la décision de faire ce métier, il y a 15 ans, j'ai pesé le prix de ma mise à l'écart de la vie collective, par les horaires farfelus. Ce prix, je l'ai accepté et j'entends me le faire payer.
Bien sûr, je ne suis pas le plus mal loti de la terre. Bien sûr, il y a bien pire et bien plus malheureux. Mais doit-on se sentir coupable d'avoir un toit en voyant les sans-abri ? Doit-on se sentir coupable d'avoir un emploi en comptant les chômeurs ? Doit-on se sentir coupable de se défendre ?
Ma défense, je l'ai préparée. Parce que les résultats des élections de mai ne laissaient aucun doute. Le conflit aurait lieu, historiquement il devait avoir lieu. Où et quand ? Vous avez la réponse aujourd'hui. Parce que, je ne vous le cache pas, Il était encore sur le yacht de Bolloré que je mettais de côté l'argent nécessaire à ce combat. S'il le faut, celui prévu pour quelques projets futiles sera utilisé et tant pis si le home cinéma ne vient pas dans mon foyer cette année. Quoi, j'aurais pu me payer un home cinéma et je suis dans la rue ? Eh bien ça aussi je l'assume. Et sans aucune honte depuis que j'ai lu que la marque qui commercialise le plus grand écran plasma, un joujou à cent mille euros, visait aussi le marché des particuliers en France. On me donne 2600 euros par mois pour conduire les trains, pas pour acheter mon silence et ma docilité. On trouve au MEDEF des syndicalistes bien mieux lotis ayant toujours une larme à faire couler sur leur sort.
C'est aussi pour ça que j'assume de faire grève aujourd'hui.
On m'accuse de ne pas faire preuve de solidarité parce que la réforme est nécessaire et doit être approuvée. A force de lire les rapports du Conseil d'Orientation des Retraites, à force de lire tout ce qui peut me tomber sous les yeux parlant de retraite, du Sénat au blog débile, j'ai acquis la conviction que tout cela aurait pu être évité, pour moi comme pour vous, si nos dirigeants avaient préparé ces échéances comme j'ai préparé cette grève.
On nous a parlé de catastrophe, de faillite, de banqueroute même, or n'importe quel économiste honnête vous le dira : en 2000, l'effort prévisible à réaliser, sans rien changer pour les retraites, pour les 40 années à venir était calculé inférieur à celui fourni pendant les 40 années passées. On n'a montré que le petit bout de la lorgnette, on n'a pas dit que la richesse du pays augmenterait plus vite que cette charge, même dans les pires scénari. Il y avait ce problème du baby boom ? Et alors, est-ce une raison pour tout mettre à bas alors qu'il suffisait de remplir le fonds de réserve des retraites créé en 2002, la seule véritable réforme honnête faite sur le sujet ? Que fait un ménage quand il sait qu'une dépense va venir ? Soit il économise, soit il emprunte, soit il attend et se serre la ceinture le moment venu. C'est cette voie qu'ont choisie nos dirigeants, c'est regrettable mais je suis citoyen et je respecte les suffrages. Alors cette politique qui n'est pas la mienne, je l'assume y compris les conséquences, y compris cette grève.
Aujourd'hui, je refuse de faire mon travail dans la société parce que j'ai un différent à régler avec cette société. J'utilise un moyen légal, constitutionnel, occasionnant une gêne que l'assume pleinement parce que je suis dans une entreprise qui fait des bénéfices et qui, seule, paye les avantages de mon régime de retraite. Une cotisation patronale supérieure de près de 12% à celle de votre patron, soit environ 500 millions, pour compenser un âge de départ inférieur au vôtre, dans des conditions souvent inférieures aux vôtres, d'ailleurs. Le reste ? C'est ce que nous paierions ensemble si nous étions dans le même régime. D'ailleurs la compensation entre régimes bénéficie à 93,7% aux artisans, commerçants, salariés et exploitants agricoles, et en 2015, mon régime ne sera plus bénéficiaire du système mais deviendra contributeur. Ces 12% sont à moi, pas à mon entreprise qui voudrait bien les récupérer. Comme les cotisations patronales, que les patrons appellent volontiers « charges », sont à vous, payant par avance votre droit à la santé ou à la retraite. C'est parce que la seule personne volée dans cette réforme c'est moi, j'assume totalement de réclamer mon dû. On me dit que ce sont finalement les clients qui payent. L'a-t-on dit aussi fort aux clients de Carrefour qui ont payé les conditions de fin d'emploi du patron d'alors ? Le dit-on aussi fort de toutes ces retraites chapeaux, primes de départ et autres joyeusetés faites aux dirigeants des grandes entreprises ? Le dit-on aussi fort des avantages d'autres salariés ? A ce dernier titre, il est bon de calculer que 5 années de bonus sur une carrière de 40 ans ne représentent finalement guère plus qu'un mois et demi par an. Je n'ai jamais eu de treizième mois, l'avantage est-il si exorbitant ?
Alors j'assume ne pas vouloir perdre ces 12% dans cette réforme qui ne vous apportera rien. Le gain escompté est de l'ordre de 200 millions d'euros par an. A ce rythme, il faudra 75 ans pour rembourser les 15 milliards de cadeaux fiscaux faits cet été ! Suis-je encore le privilégié de cette société ?
Mais plus encore. Cette réforme, comme les précédentes, vous coûtera beaucoup, elle nous coûtera beaucoup à tous. Parce que c'est la solidarité que l'on tue aujourd'hui. Cette solidarité voulue par nos pères au lendemain de la guerre, cette solidarité insupportable pour qui se réclame du libéralisme et du chacun-pour-soi. Cette solidarité dont le sens profond ne dépasse pas, pour notre gouvernement, la notion de l'aumône dominicale. Mais pour moi elle a un sens, parce qu'elle est profondément humaine. C'est elle, le ciment de notre société. A quoi bon vivre comme les loups où le couple dominant mange en premier et où le dernier mange ce qui reste ? Tous mangent, certes, mais est-ce le modèle que nous voulons pour notre société ? Est-ce l'exemple pour nos enfants ? Ma conviction profonde est que la société humaine ne peut être basée que sur la solidarité, sur l'entraide mutuelle. C'est ce à quoi je crois et c'est pour cela que j'assume ce combat.
Et je me souviens de 1995. Vous étiez derrière nous à 75% ! Autre époque où nous portions l'espoir, où l'on a vu des personnes venir apporter une journée de salaire dans notre caisse de grève en nous demandant de faire la grève pour eux. La grève ce n'est pas mon métier. J'assume d'avoir laissé tomber cet espoir faute de pouvoir le porter seul. J'assume aujourd'hui de me battre d'abord pour moi, règle première de cette société libérale que je veux combattre. C'est paradoxal ? Oui, mais j'assume ce paradoxe parce que vous ne m'aimez plus aujourd'hui et que cette désaffection est le fruit d'un combat que vous n'avez pas voulu mener, croyant à tort que je le ferais pour vous. Nos père se sont battus, certains sont morts, pour nos congés, nos retraites, notre santé et pour bien d'autres choses encore. Qui se souvient aujourd'hui du prix payé par eux pour nos avantages de salariés de pays riche ?
Certains perdront leur boulot, paraît-il. Mais qui est assez stupide pour m'accuser moi et laisser en paix cette crevure de directeur du personnel qui utilisera cyniquement cet alibi, ce sous-homme incapable de considérer son prochain comme son égal dans la difficulté ? Eh bien oui, j'assume de fournir cet alibi fallacieux à cette personne qui ne devrait rien avoir à faire dans la société des hommes.
Il n'y a pas si longtemps, nous, cheminots, avions un slogan plein d'avenir, nous voulions partager le progrès pour tous. Souvenez-vous : « Le progrès ne vaut... » Où est-il ce progrès, aujourd'hui où l'Homme de ce siècle a enfermé sa liberté dans une télé et un portable ? Où l'on vante les soi-disant mérites du libéralisme sans parler de ses inconvénients comme la précarité ? Où l'on détruit l'avenir de nos enfants en oubliant les combats de nos pères ? Où l'on brade notre société solidaire pour peu qu'on nous fiche la paix ? Où est-il le progrès aujourd'hui ?
J'assume tout cela, chère cliente, cher client, j'assume tout.
DURAIL
Chère cliente, cher client,
Je suis en grève aujourd'hui et je l'assume. Oui, j'assume de devoir vous poser des problèmes dans votre train-train quotidien, j'assume de vous obliger à modifier vos habitudes quotidiennes.
On m'accuse de vous prendre en otages. Mais vous ai-je enfermés, vous ai-je attachés ? Non, je vous laisse libres. Libres au milieu des contraintes que vous acceptez tous les jours sans vous en plaindre. J'assume pleinement de vous laisser voir vos chaînes, parce que ces chaînes sont aussi les miennes. Parce que moi aussi, je dois faire garder mes gamins quand je commence au petit matin, moi aussi, quand je rentre le soir, j'ouvre ma boite à factures qui naguère s'appelait boite aux lettres, moi aussi, je m'affale parfois dans le canapé pour manger docilement la soupe de la télé, car moi aussi, je vis dans cette société. Oui, je l'assume.
Comme j'assume les contraintes de mon métier qui me font vivre à part du groupe, qui me font travailler avant vous pour vous emmener bosser et après vous pour vous ramener à la maison. Pour vous emmener dans votre famille passer les fêtes, je ne les passerai pas dans la mienne. Je vous transporte et par définition, mon travail commence là où s'arrête le vôtre, et vice versa.
Quand j'ai pris la décision de faire ce métier, il y a 15 ans, j'ai pesé le prix de ma mise à l'écart de la vie collective, par les horaires farfelus. Ce prix, je l'ai accepté et j'entends me le faire payer.
Bien sûr, je ne suis pas le plus mal loti de la terre. Bien sûr, il y a bien pire et bien plus malheureux. Mais doit-on se sentir coupable d'avoir un toit en voyant les sans-abri ? Doit-on se sentir coupable d'avoir un emploi en comptant les chômeurs ? Doit-on se sentir coupable de se défendre ?
Ma défense, je l'ai préparée. Parce que les résultats des élections de mai ne laissaient aucun doute. Le conflit aurait lieu, historiquement il devait avoir lieu. Où et quand ? Vous avez la réponse aujourd'hui. Parce que, je ne vous le cache pas, Il était encore sur le yacht de Bolloré que je mettais de côté l'argent nécessaire à ce combat. S'il le faut, celui prévu pour quelques projets futiles sera utilisé et tant pis si le home cinéma ne vient pas dans mon foyer cette année. Quoi, j'aurais pu me payer un home cinéma et je suis dans la rue ? Eh bien ça aussi je l'assume. Et sans aucune honte depuis que j'ai lu que la marque qui commercialise le plus grand écran plasma, un joujou à cent mille euros, visait aussi le marché des particuliers en France. On me donne 2600 euros par mois pour conduire les trains, pas pour acheter mon silence et ma docilité. On trouve au MEDEF des syndicalistes bien mieux lotis ayant toujours une larme à faire couler sur leur sort.
C'est aussi pour ça que j'assume de faire grève aujourd'hui.
On m'accuse de ne pas faire preuve de solidarité parce que la réforme est nécessaire et doit être approuvée. A force de lire les rapports du Conseil d'Orientation des Retraites, à force de lire tout ce qui peut me tomber sous les yeux parlant de retraite, du Sénat au blog débile, j'ai acquis la conviction que tout cela aurait pu être évité, pour moi comme pour vous, si nos dirigeants avaient préparé ces échéances comme j'ai préparé cette grève.
On nous a parlé de catastrophe, de faillite, de banqueroute même, or n'importe quel économiste honnête vous le dira : en 2000, l'effort prévisible à réaliser, sans rien changer pour les retraites, pour les 40 années à venir était calculé inférieur à celui fourni pendant les 40 années passées. On n'a montré que le petit bout de la lorgnette, on n'a pas dit que la richesse du pays augmenterait plus vite que cette charge, même dans les pires scénari. Il y avait ce problème du baby boom ? Et alors, est-ce une raison pour tout mettre à bas alors qu'il suffisait de remplir le fonds de réserve des retraites créé en 2002, la seule véritable réforme honnête faite sur le sujet ? Que fait un ménage quand il sait qu'une dépense va venir ? Soit il économise, soit il emprunte, soit il attend et se serre la ceinture le moment venu. C'est cette voie qu'ont choisie nos dirigeants, c'est regrettable mais je suis citoyen et je respecte les suffrages. Alors cette politique qui n'est pas la mienne, je l'assume y compris les conséquences, y compris cette grève.
Aujourd'hui, je refuse de faire mon travail dans la société parce que j'ai un différent à régler avec cette société. J'utilise un moyen légal, constitutionnel, occasionnant une gêne que l'assume pleinement parce que je suis dans une entreprise qui fait des bénéfices et qui, seule, paye les avantages de mon régime de retraite. Une cotisation patronale supérieure de près de 12% à celle de votre patron, soit environ 500 millions, pour compenser un âge de départ inférieur au vôtre, dans des conditions souvent inférieures aux vôtres, d'ailleurs. Le reste ? C'est ce que nous paierions ensemble si nous étions dans le même régime. D'ailleurs la compensation entre régimes bénéficie à 93,7% aux artisans, commerçants, salariés et exploitants agricoles, et en 2015, mon régime ne sera plus bénéficiaire du système mais deviendra contributeur. Ces 12% sont à moi, pas à mon entreprise qui voudrait bien les récupérer. Comme les cotisations patronales, que les patrons appellent volontiers « charges », sont à vous, payant par avance votre droit à la santé ou à la retraite. C'est parce que la seule personne volée dans cette réforme c'est moi, j'assume totalement de réclamer mon dû. On me dit que ce sont finalement les clients qui payent. L'a-t-on dit aussi fort aux clients de Carrefour qui ont payé les conditions de fin d'emploi du patron d'alors ? Le dit-on aussi fort de toutes ces retraites chapeaux, primes de départ et autres joyeusetés faites aux dirigeants des grandes entreprises ? Le dit-on aussi fort des avantages d'autres salariés ? A ce dernier titre, il est bon de calculer que 5 années de bonus sur une carrière de 40 ans ne représentent finalement guère plus qu'un mois et demi par an. Je n'ai jamais eu de treizième mois, l'avantage est-il si exorbitant ?
Alors j'assume ne pas vouloir perdre ces 12% dans cette réforme qui ne vous apportera rien. Le gain escompté est de l'ordre de 200 millions d'euros par an. A ce rythme, il faudra 75 ans pour rembourser les 15 milliards de cadeaux fiscaux faits cet été ! Suis-je encore le privilégié de cette société ?
Mais plus encore. Cette réforme, comme les précédentes, vous coûtera beaucoup, elle nous coûtera beaucoup à tous. Parce que c'est la solidarité que l'on tue aujourd'hui. Cette solidarité voulue par nos pères au lendemain de la guerre, cette solidarité insupportable pour qui se réclame du libéralisme et du chacun-pour-soi. Cette solidarité dont le sens profond ne dépasse pas, pour notre gouvernement, la notion de l'aumône dominicale. Mais pour moi elle a un sens, parce qu'elle est profondément humaine. C'est elle, le ciment de notre société. A quoi bon vivre comme les loups où le couple dominant mange en premier et où le dernier mange ce qui reste ? Tous mangent, certes, mais est-ce le modèle que nous voulons pour notre société ? Est-ce l'exemple pour nos enfants ? Ma conviction profonde est que la société humaine ne peut être basée que sur la solidarité, sur l'entraide mutuelle. C'est ce à quoi je crois et c'est pour cela que j'assume ce combat.
Et je me souviens de 1995. Vous étiez derrière nous à 75% ! Autre époque où nous portions l'espoir, où l'on a vu des personnes venir apporter une journée de salaire dans notre caisse de grève en nous demandant de faire la grève pour eux. La grève ce n'est pas mon métier. J'assume d'avoir laissé tomber cet espoir faute de pouvoir le porter seul. J'assume aujourd'hui de me battre d'abord pour moi, règle première de cette société libérale que je veux combattre. C'est paradoxal ? Oui, mais j'assume ce paradoxe parce que vous ne m'aimez plus aujourd'hui et que cette désaffection est le fruit d'un combat que vous n'avez pas voulu mener, croyant à tort que je le ferais pour vous. Nos père se sont battus, certains sont morts, pour nos congés, nos retraites, notre santé et pour bien d'autres choses encore. Qui se souvient aujourd'hui du prix payé par eux pour nos avantages de salariés de pays riche ?
Certains perdront leur boulot, paraît-il. Mais qui est assez stupide pour m'accuser moi et laisser en paix cette crevure de directeur du personnel qui utilisera cyniquement cet alibi, ce sous-homme incapable de considérer son prochain comme son égal dans la difficulté ? Eh bien oui, j'assume de fournir cet alibi fallacieux à cette personne qui ne devrait rien avoir à faire dans la société des hommes.
Il n'y a pas si longtemps, nous, cheminots, avions un slogan plein d'avenir, nous voulions partager le progrès pour tous. Souvenez-vous : « Le progrès ne vaut... » Où est-il ce progrès, aujourd'hui où l'Homme de ce siècle a enfermé sa liberté dans une télé et un portable ? Où l'on vante les soi-disant mérites du libéralisme sans parler de ses inconvénients comme la précarité ? Où l'on détruit l'avenir de nos enfants en oubliant les combats de nos pères ? Où l'on brade notre société solidaire pour peu qu'on nous fiche la paix ? Où est-il le progrès aujourd'hui ?
J'assume tout cela, chère cliente, cher client, j'assume tout.
DURAIL
« Nous allons individuels sans la foi qui nous sauve. Nos dégoûts de la société n'engendrent pas en nous d'immuables convictions. Nous nous battons pour la joie des batailles et sans rêve d'avenir meilleur
Que nous importent les lendemains qui seront dans des siècles !
Que nous importent les petits neveux !
C'est en dehors de toutes les lois, de toutes les règles, de toutes les théories (même anarchistes) c'est dès l'instant, dès tout de suite, que nous voulons nous laisser aller à nos pitiés, à nos emportements, à nos douceurs, à nos rages, à nos instincts, avec orgueil d'être nous-même »
Alphonse Gallaud de la Pérouse, dit Zo d'Axa, né à Paris le 24 mai 1864 et mort à Marseille le 30 août 1930, est un anarchiste individualiste, anti-militariste, pamphlétaire et journaliste satiriste français.
Que nous importent les lendemains qui seront dans des siècles !
Que nous importent les petits neveux !
C'est en dehors de toutes les lois, de toutes les règles, de toutes les théories (même anarchistes) c'est dès l'instant, dès tout de suite, que nous voulons nous laisser aller à nos pitiés, à nos emportements, à nos douceurs, à nos rages, à nos instincts, avec orgueil d'être nous-même »
Alphonse Gallaud de la Pérouse, dit Zo d'Axa, né à Paris le 24 mai 1864 et mort à Marseille le 30 août 1930, est un anarchiste individualiste, anti-militariste, pamphlétaire et journaliste satiriste français.
Les lascars du LEP ELECTRONIQUE - 1986 - œuvre collective de lycéens:
TOUT CE QUI EST CRITIQUABLE DOIT ETRE CRITIQUE
NOUS CRITIQUONS !
ÉTUDIANTS, hier nous étions dans la rue avec vous mais autant vous le dire tout de suite, la réforme « 2 Paquets » on s'en fout !
Pour nous la sélection a déjà joué. L'Université nous est fermée, et nos C.A.P, nos B.E.P nous mènent tout droit à l'usine après un petit tour àl'ANPE.
Pour nous la loi « 2 Paquets » est inutile :
Nous critiquons l'Université
Nous critiquons les étudiants
Nous critiquons l'école
Nous critiquons le travail
L'école nous donne les mauvaises places.
L'université vous donne des places médiocres.
Ensemble critiquons-les !
Mais ne nous dites pas : « il faudra toujours des balayeurs, des ouvriers », ou alors allez-y les gars, ces places-là on vous les abandonne de bon c?ur, vous gênez-pas !
ON N'EST PAS PLUS BÊTES QUE VOUS, ON N'IRA PAS A L'USINE
Si vous critiquez la loi « 2 Laquais » qui ne fait qu'empirer une situation mauvaise, vous n'avez rien compris !
Du reste votre situation n'est pas de beaucoup meilleure que la notre. Une bonne partie d'entre-vous (60°/° parait-il) abandonnera ses études avant le DEUG ; et ces « mauvais étudiants » auront droit aux même boulots subalternes et mal payés qui sont notre lot.
Et quant aux « bons étudiants » qu'il sachent que les places moyennes qu'ils auront (les bonnes c'est pas à l'Université qu'on les trouve) ont beaucoup perdues de leur prestige et de leur pouvoir. Aujourd'hui un médecin n'est plus un « MONSIEUR », c'est un employé de la sécu. Et qu'est-ce qu'un professeur , un avocat ? Il y en a tant ... !
ETUDIANTS,si vous critiquez seulement la loi « 2 caquets » et pas l'Université,vous vous battrez seuls et la loi passera d'un coup ou par petits bouts, vous L'AUREZ DANS L'CUL !
Et, si par hasard elle ne passait pas alors tout serait comme avant et la moitié d'entre vous se retrouverait dans les bureaux, vos usines aseptisées.
ETUDIANTS c'est vous qui êtes appelés à gérer cette société et nous à la produire.
SI VOUS BOUGEZ, SI NOUS BOUGEONS, TOUT PEU BOUGER .
Mais si vous voulez seulement jouer les « apprentis Tapie », si vous voulez seulement gérer loyalement cette société et devenir à moindres frais, éducateurs, assistantes sociales, animateurs, inspecteurs du travail, cadres, sociologues, psychologues, journalistes, directeurs du personnel ; pour demain nous éduquer, nous assister, nous animer, nous inspecter, nous informer, nous diriger, nous faire bosser...
ALLEZ -VOUS FAIRE FOUTRE !!!
Mais si vous voulez, pour commencer, critiquer le système scolaire qui nous exclue, et nous abaisse, si vous voulez lutter, avec nous, contre la ségrégation sociale, contre la misère, la votre et la notre, alors...
FRERES (s?Les lascars du LEP ELECTRONIQUE - 1986 - ?uvre collective de lycéens:
TOUT CE QUI EST CRITIQUABLE DOIT ETRE CRITIQUE
NOUS CRITIQUONS !
ÉTUDIANTS, hier nous étions dans la rue avec vous mais autant vous le dire tout de suite, la réforme « 2 Paquets » on s'en fout !
Pour nous la sélection a déjà joué. L'Université nous est fermée, et nos C.A.P, nos B.E.P nous mènent tout droit à l'usine après un petit tour àl'ANPE.
Pour nous la loi « 2 Paquets » est inutile :
Nous critiquons l'Université
Nous critiquons les étudiants
Nous critiquons l'école
Nous critiquons le travail
L'école nous donne les mauvaises places.
L'université vous donne des places médiocres.
Ensemble critiquons-les !
Mais ne nous dites pas : « il faudra toujours des balayeurs, des ouvriers », ou alors allez-y les gars, ces places-là on vous les abandonne de bon c?ur, vous gênez-pas !
ON N'EST PAS PLUS BÊTES QUE VOUS, ON N'IRA PAS A L'USINE
Si vous critiquez la loi « 2 Laquais » qui ne fait qu'empirer une situation mauvaise, vous n'avez rien compris !
Du reste votre situation n'est pas de beaucoup meilleure que la notre. Une bonne partie d'entre-vous (60°/° parait-il) abandonnera ses études avant le DEUG ; et ces « mauvais étudiants » auront droit aux même boulots subalternes et mal payés qui sont notre lot.
Et quant aux « bons étudiants » qu'il sachent que les places moyennes qu'ils auront (les bonnes c'est pas à l'Université qu'on les trouve) ont beaucoup perdues de leur prestige et de leur pouvoir. Aujourd'hui un médecin n'est plus un « MONSIEUR », c'est un employé de la sécu. Et qu'est-ce qu'un professeur , un avocat ? Il y en a tant ... !
ETUDIANTS,si vous critiquez seulement la loi « 2 caquets » et pas l'Université,vous vous battrez seuls et la loi passera d'un coup ou par petits bouts, vous L'AUREZ DANS L'CUL !
Et, si par hasard elle ne passait pas alors tout serait comme avant et la moitié d'entre vous se retrouverait dans les bureaux, vos usines aseptisées.
ETUDIANTS c'est vous qui êtes appelés à gérer cette société et nous à la produire.
SI VOUS BOUGEZ, SI NOUS BOUGEONS, TOUT PEU BOUGER .
Mais si vous voulez seulement jouer les « apprentis Tapie », si vous voulez seulement gérer loyalement cette société et devenir à moindres frais, éducateurs, assistantes sociales, animateurs, inspecteurs du travail, cadres, sociologues, psychologues, journalistes, directeurs du personnel ; pour demain nous éduquer, nous assister, nous animer, nous inspecter, nous informer, nous diriger, nous faire bosser...
ALLEZ -VOUS FAIRE FOUTRE !!!
Mais si vous voulez, pour commencer, critiquer le système scolaire qui nous exclue, et nous abaisse, si vous voulez lutter, avec nous, contre la ségrégation sociale, contre la misère, la votre et la notre, alors...
FRERES (sœurs) AVEC NOUS, ON VOUS AIME !
DES LASCARS DU LEP ELECTRONIQUE
décembre 1986
urs) AVEC NOUS, ON VOUS AIME !
DES LASCARS DU LEP ELECTRONIQUE
décembre 1986
TOUT CE QUI EST CRITIQUABLE DOIT ETRE CRITIQUE
NOUS CRITIQUONS !
ÉTUDIANTS, hier nous étions dans la rue avec vous mais autant vous le dire tout de suite, la réforme « 2 Paquets » on s'en fout !
Pour nous la sélection a déjà joué. L'Université nous est fermée, et nos C.A.P, nos B.E.P nous mènent tout droit à l'usine après un petit tour àl'ANPE.
Pour nous la loi « 2 Paquets » est inutile :
Nous critiquons l'Université
Nous critiquons les étudiants
Nous critiquons l'école
Nous critiquons le travail
L'école nous donne les mauvaises places.
L'université vous donne des places médiocres.
Ensemble critiquons-les !
Mais ne nous dites pas : « il faudra toujours des balayeurs, des ouvriers », ou alors allez-y les gars, ces places-là on vous les abandonne de bon c?ur, vous gênez-pas !
ON N'EST PAS PLUS BÊTES QUE VOUS, ON N'IRA PAS A L'USINE
Si vous critiquez la loi « 2 Laquais » qui ne fait qu'empirer une situation mauvaise, vous n'avez rien compris !
Du reste votre situation n'est pas de beaucoup meilleure que la notre. Une bonne partie d'entre-vous (60°/° parait-il) abandonnera ses études avant le DEUG ; et ces « mauvais étudiants » auront droit aux même boulots subalternes et mal payés qui sont notre lot.
Et quant aux « bons étudiants » qu'il sachent que les places moyennes qu'ils auront (les bonnes c'est pas à l'Université qu'on les trouve) ont beaucoup perdues de leur prestige et de leur pouvoir. Aujourd'hui un médecin n'est plus un « MONSIEUR », c'est un employé de la sécu. Et qu'est-ce qu'un professeur , un avocat ? Il y en a tant ... !
ETUDIANTS,si vous critiquez seulement la loi « 2 caquets » et pas l'Université,vous vous battrez seuls et la loi passera d'un coup ou par petits bouts, vous L'AUREZ DANS L'CUL !
Et, si par hasard elle ne passait pas alors tout serait comme avant et la moitié d'entre vous se retrouverait dans les bureaux, vos usines aseptisées.
ETUDIANTS c'est vous qui êtes appelés à gérer cette société et nous à la produire.
SI VOUS BOUGEZ, SI NOUS BOUGEONS, TOUT PEU BOUGER .
Mais si vous voulez seulement jouer les « apprentis Tapie », si vous voulez seulement gérer loyalement cette société et devenir à moindres frais, éducateurs, assistantes sociales, animateurs, inspecteurs du travail, cadres, sociologues, psychologues, journalistes, directeurs du personnel ; pour demain nous éduquer, nous assister, nous animer, nous inspecter, nous informer, nous diriger, nous faire bosser...
ALLEZ -VOUS FAIRE FOUTRE !!!
Mais si vous voulez, pour commencer, critiquer le système scolaire qui nous exclue, et nous abaisse, si vous voulez lutter, avec nous, contre la ségrégation sociale, contre la misère, la votre et la notre, alors...
FRERES (s?Les lascars du LEP ELECTRONIQUE - 1986 - ?uvre collective de lycéens:
TOUT CE QUI EST CRITIQUABLE DOIT ETRE CRITIQUE
NOUS CRITIQUONS !
ÉTUDIANTS, hier nous étions dans la rue avec vous mais autant vous le dire tout de suite, la réforme « 2 Paquets » on s'en fout !
Pour nous la sélection a déjà joué. L'Université nous est fermée, et nos C.A.P, nos B.E.P nous mènent tout droit à l'usine après un petit tour àl'ANPE.
Pour nous la loi « 2 Paquets » est inutile :
Nous critiquons l'Université
Nous critiquons les étudiants
Nous critiquons l'école
Nous critiquons le travail
L'école nous donne les mauvaises places.
L'université vous donne des places médiocres.
Ensemble critiquons-les !
Mais ne nous dites pas : « il faudra toujours des balayeurs, des ouvriers », ou alors allez-y les gars, ces places-là on vous les abandonne de bon c?ur, vous gênez-pas !
ON N'EST PAS PLUS BÊTES QUE VOUS, ON N'IRA PAS A L'USINE
Si vous critiquez la loi « 2 Laquais » qui ne fait qu'empirer une situation mauvaise, vous n'avez rien compris !
Du reste votre situation n'est pas de beaucoup meilleure que la notre. Une bonne partie d'entre-vous (60°/° parait-il) abandonnera ses études avant le DEUG ; et ces « mauvais étudiants » auront droit aux même boulots subalternes et mal payés qui sont notre lot.
Et quant aux « bons étudiants » qu'il sachent que les places moyennes qu'ils auront (les bonnes c'est pas à l'Université qu'on les trouve) ont beaucoup perdues de leur prestige et de leur pouvoir. Aujourd'hui un médecin n'est plus un « MONSIEUR », c'est un employé de la sécu. Et qu'est-ce qu'un professeur , un avocat ? Il y en a tant ... !
ETUDIANTS,si vous critiquez seulement la loi « 2 caquets » et pas l'Université,vous vous battrez seuls et la loi passera d'un coup ou par petits bouts, vous L'AUREZ DANS L'CUL !
Et, si par hasard elle ne passait pas alors tout serait comme avant et la moitié d'entre vous se retrouverait dans les bureaux, vos usines aseptisées.
ETUDIANTS c'est vous qui êtes appelés à gérer cette société et nous à la produire.
SI VOUS BOUGEZ, SI NOUS BOUGEONS, TOUT PEU BOUGER .
Mais si vous voulez seulement jouer les « apprentis Tapie », si vous voulez seulement gérer loyalement cette société et devenir à moindres frais, éducateurs, assistantes sociales, animateurs, inspecteurs du travail, cadres, sociologues, psychologues, journalistes, directeurs du personnel ; pour demain nous éduquer, nous assister, nous animer, nous inspecter, nous informer, nous diriger, nous faire bosser...
ALLEZ -VOUS FAIRE FOUTRE !!!
Mais si vous voulez, pour commencer, critiquer le système scolaire qui nous exclue, et nous abaisse, si vous voulez lutter, avec nous, contre la ségrégation sociale, contre la misère, la votre et la notre, alors...
FRERES (sœurs) AVEC NOUS, ON VOUS AIME !
DES LASCARS DU LEP ELECTRONIQUE
décembre 1986
urs) AVEC NOUS, ON VOUS AIME !
DES LASCARS DU LEP ELECTRONIQUE
décembre 1986
Blues:
Je vous laisse apprécier, à sa juste valeur, ce petit pamphlet que certains ne manqueront pas j'en suis sur de considérer comme appartenant à un lointain passé révolu (du temps ou certains ont rêvés de changer le monde avant de retourner leurs vestes et de se faire les VRP d'une société basée sur la compétition généralisée avec une ardeur digne d'éloge)
Zoub
Blues
Les êtres humains crèvent autant de l'obsession de l'argent qui est dans leurs têtes que du manque d'argent dans leurs poches. La misère , ce n'est pas simplement de manquer d'argent pour se payer son steak quotidien , sa vidéo , sa voiture ou sa maison. La vraie misère , c'est d'être contraints de perdre sa vie à courir après l'argent pour se nourrir , se loger , se vêtir, se déplacer, se prélasser au soleil,... C'est d'être contraints d'organiser tous les moments de sa vie en fonction de l'argent, abandonnant ainsi notre humanité. Un monde dans lequel non seulement « le temps c'est de l'argent » , mais où l'affectivité, l'imagination et touts les activités humaines sont réduites à l'échange de marchandises; voilà la misère essentiel dont tout le reste n'est que conséquence
Qu'on identifie la misère au seul manque d'argent, voilà bien ce que souhaite toute la charogne politicienne, syndicaliste...Tous ces endormeurs voudraient nous faire croire que si les choses coûtaient moins chères on vivrait bien, que si le travail était mieux partagé il ne serait plus pénible, ou que si l'on mettait les villes à la campagne, la vie deviendrait passionnante et autres fariboles qui visent à masquer la réalité de ce que nous vivons et à détourner les révoltes vers la simple revendication du droit de choisir la meilleure façon de gâcher sa vie.
Ce qu'ils veulent nous masquer, c'est que:
ce qui fait la dureté de la vie, ce n'est pas que les choses soient trop chères, mais qu'elles soient des marchandises, qu'il faille les acheter
si nous en avons tous ras le bol du travail, ce n'est pas parce qu'il est fatiguant. Il nous arrive à tous d'accomplir des actes plus fatiguant, sans ressentir cette impression. C'est que les produits ou les services issus de ce travail, tout comme le temps passé et l'esprit dépensé à les produire, ne sont que des marchandises qui échappent à notre maîtrise
si la vie est souvent ennuyeuse, ce n'est pas à cause d'un environnement peu décoratif ou d'un manque de loisirs, mais parce que les rapports humains se réduisent le plus souvent à des rapports entre des gens passifs, abandonnant le monopole de la communication aux mass-médias, agents du fric et de la marchandise
Je vous laisse apprécier, à sa juste valeur, ce petit pamphlet que certains ne manqueront pas j'en suis sur de considérer comme appartenant à un lointain passé révolu (du temps ou certains ont rêvés de changer le monde avant de retourner leurs vestes et de se faire les VRP d'une société basée sur la compétition généralisée avec une ardeur digne d'éloge)
Zoub
Blues
Les êtres humains crèvent autant de l'obsession de l'argent qui est dans leurs têtes que du manque d'argent dans leurs poches. La misère , ce n'est pas simplement de manquer d'argent pour se payer son steak quotidien , sa vidéo , sa voiture ou sa maison. La vraie misère , c'est d'être contraints de perdre sa vie à courir après l'argent pour se nourrir , se loger , se vêtir, se déplacer, se prélasser au soleil,... C'est d'être contraints d'organiser tous les moments de sa vie en fonction de l'argent, abandonnant ainsi notre humanité. Un monde dans lequel non seulement « le temps c'est de l'argent » , mais où l'affectivité, l'imagination et touts les activités humaines sont réduites à l'échange de marchandises; voilà la misère essentiel dont tout le reste n'est que conséquence
Qu'on identifie la misère au seul manque d'argent, voilà bien ce que souhaite toute la charogne politicienne, syndicaliste...Tous ces endormeurs voudraient nous faire croire que si les choses coûtaient moins chères on vivrait bien, que si le travail était mieux partagé il ne serait plus pénible, ou que si l'on mettait les villes à la campagne, la vie deviendrait passionnante et autres fariboles qui visent à masquer la réalité de ce que nous vivons et à détourner les révoltes vers la simple revendication du droit de choisir la meilleure façon de gâcher sa vie.
Ce qu'ils veulent nous masquer, c'est que:
ce qui fait la dureté de la vie, ce n'est pas que les choses soient trop chères, mais qu'elles soient des marchandises, qu'il faille les acheter
si nous en avons tous ras le bol du travail, ce n'est pas parce qu'il est fatiguant. Il nous arrive à tous d'accomplir des actes plus fatiguant, sans ressentir cette impression. C'est que les produits ou les services issus de ce travail, tout comme le temps passé et l'esprit dépensé à les produire, ne sont que des marchandises qui échappent à notre maîtrise
si la vie est souvent ennuyeuse, ce n'est pas à cause d'un environnement peu décoratif ou d'un manque de loisirs, mais parce que les rapports humains se réduisent le plus souvent à des rapports entre des gens passifs, abandonnant le monopole de la communication aux mass-médias, agents du fric et de la marchandise
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