Le bois cordé
Le bois cordé Économique, écologique et pratique, le bois cordé est une méthode de construction à la portée de tous. Encore méconnue du grand public, cette technique, qui a pourtant tout pour plaire, se retrouve dans le monde entier, notamment outre-Atlantique mais aussi dans les pays scandinaves. Original et durable, le bois cordé vous offre une habitation saine et résistante, à des tarifs abordables. Encore faut-il avoir la main d'?uvre et les connaissances nécessaires. Pour tout savoir sur le bois cordé, BricoleurDuDimanche vous invite à vous pencher sur la question avec l'aide de Didier Calcagno, un auto-constructeur expérimenté.
Le bois cordé Économique, écologique et pratique, le bois cordé est une méthode de construction à la portée de tous. Encore méconnue du grand public, cette technique, qui a pourtant tout pour plaire, se retrouve dans le monde entier, notamment outre-Atlantique mais aussi dans les pays scandinaves. Original et durable, le bois cordé vous offre une habitation saine et résistante, à des tarifs abordables. Encore faut-il avoir la main d'?uvre et les connaissances nécessaires. Pour tout savoir sur le bois cordé, BricoleurDuDimanche vous invite à vous pencher sur la question avec l'aide de Didier Calcagno, un auto-constructeur expérimenté.
Qu'est ce que c'est ?
Remplacer des murs en briques ou en parpaings par des murs en bûches ! Telle pourrait être la devise des constructions en bois cordé. Constituées de bûches écorcées, empilées et liées avec du mortier et de l'isolant, les parois intérieures et extérieures ressemblent à un gros tas de bois de chauffage. Libre ensuite à chacun les recouvrir d'enduit ou de les laisser brutes.
Remplacer des murs en briques ou en parpaings par des murs en bûches ! Telle pourrait être la devise des constructions en bois cordé. Constituées de bûches écorcées, empilées et liées avec du mortier et de l'isolant, les parois intérieures et extérieures ressemblent à un gros tas de bois de chauffage. Libre ensuite à chacun les recouvrir d'enduit ou de les laisser brutes.
Les matériaux utilisés ?
Comment ça marche ? En théorie, tout type de bois pourvu qu'il soit parfaitement sec (comptez tout de même quelques années de séchage) et bien évidement en bonne santé, convient à cette technique de construction. En pratique, les bois tendres, les espèces régionales et les résineux (pin, cèdre, sapin?) sont conseillées. Mieux vaut en revanche éviter certains matériau de récupération comme les poteaux téléphonique (enduits d'un savoureux mélange de goudron et d'arsenic) et autres bois traités.
Quant au mortier, il se compose généralement de chaux, de sciure, de sable et de ciment. Reste ensuite à opter pour l'isolant, de préférence écologique.
Comment ça marche ? En théorie, tout type de bois pourvu qu'il soit parfaitement sec (comptez tout de même quelques années de séchage) et bien évidement en bonne santé, convient à cette technique de construction. En pratique, les bois tendres, les espèces régionales et les résineux (pin, cèdre, sapin?) sont conseillées. Mieux vaut en revanche éviter certains matériau de récupération comme les poteaux téléphonique (enduits d'un savoureux mélange de goudron et d'arsenic) et autres bois traités.
Quant au mortier, il se compose généralement de chaux, de sciure, de sable et de ciment. Reste ensuite à opter pour l'isolant, de préférence écologique.
Les avantages et inconvénients ?
Pour qui ? Avec des tarifs inférieurs aux constructions classiques, le bois cordé reste très accessible et ne nécessite pas de formation particulière. Esthétique et unique, cette technique vous offre une maison hors du commun et authentique. Il faut tout même rester vigilant à la rétractation des bûches, pouvant être une source de problèmes non négligeable. Regrettons aussi une légère frilosité de la part des services publics (notamment au niveau du permis de construire) et des assureurs, encore réticents pour la plupart, vis-à-vis de ce type d'habitat marginal.
Pour qui ? Avec des tarifs inférieurs aux constructions classiques, le bois cordé reste très accessible et ne nécessite pas de formation particulière. Esthétique et unique, cette technique vous offre une maison hors du commun et authentique. Il faut tout même rester vigilant à la rétractation des bûches, pouvant être une source de problèmes non négligeable. Regrettons aussi une légère frilosité de la part des services publics (notamment au niveau du permis de construire) et des assureurs, encore réticents pour la plupart, vis-à-vis de ce type d'habitat marginal.
Pour vous en dire plus sur le bois cordé, Didier Calcagno a accepté de se livrer à un petit jeu de questions/réponses :
Quelles sont les qualités requises pour se lancer dans la construction en bois cordé ?
Si vous entendez, par cette question, quelles sont les qualités requises de « l'auto-constructeur type » bois cordé, souhaitant s'investir dans cette formidable aventure que représente la construction de son chez soi, je dirais, en tout premier lieu, croire, dur comme fer, en ses propres capacités et surtout, surtout prendre son temps pour peaufiner son projet. Le bois cordé demande, avant toute chose, un gros travail de préparation du bois (écorçage, séchage dans les meilleures conditions possibles, etc...). La construction du mur en lui même demande également beaucoup d'attention et de minutie au niveau de la finition (je ne répèterais jamais assez l'importance de cette partie du travail qui consiste à lisser du mieux possible le mortier autour des bûches). Son élaboration est beaucoup plus lente que la construction d'un mur en parpaing (mais peut on comparer ?) : il faut en effet compter quelques mètres carrées par jour si vous êtes seul.
Quelles sont les erreurs à éviter sur ce type de projet ?
La construction d'un mur en bois cordé demande avant toute chose un travail très soigné au niveau de la phase de lissage (il vaut mieux aller moins vite que de bâcler cette partie du travail). Dans certains ouvrages sur cette technique, il est mentionné que le bois cordé peut être structurellement porteur (c'est vrai). Cependant, avec le retour sur mes propres expériences, je conseillerais plutôt de prévoir une ossature bois (même légère), le mur venant alors en remplissage (ce type d'ouvrage permet de réduire les efforts structurels sur le mur (réduisant, par là même les problèmes de fissurations entre les buches) et surtout permet de prévoir une toiture à l'avance, ce qui permet par la suite de travailler dans des conditions optimales pour la construction de son mur. Un autre point important est le choix du bois, sa préparation et les conditions de son séchage; là encore j'opterais pour un compromis. Si les bois tendres sont certes préférables en termes de qualité isolantes, ma préférence ira sans nul doute vers le châtaignier pour les raisons suivantes: bonne résistance aux attaques d'insectes et écorçage enfantin (à côté de cela l'écorçage d'un résineux comme le mélèze représente vraiment un enfer, surtout si on le réalise soi-même... vécu personnel). L'acacia (robinier faux acacia) pourrait représenter également un très bon compromis en terme de durabilité, bien que son comportement soit plus aléatoire dans une structure bois-mortier (l'acacia étant un bois très nerveux). Je ne connais pas d'auto-constructeur ayant opté pour cette essence de bois, donc prudence (je suis en train de réaliser des tests de séchage d'acacia pour vérifier son comportement dans le temps). Les conditions de séchage doivent être quasi parfaites (les bâches agricoles sont à proscrire impérativement car elles favorisent la condensation, préférer les tôles ondulées). Les bûches de bois devant être mises au séchage, aux dimensions du mur, au moins trois années. Un autre point à ne pas négliger non plus, sont les cadres devant recevoir les ouvertures: ils devront être renforcés au maximum afin d'éviter des déformations (ne pas hésiter à prévoir des épaisseur de 5 à 8 cm) : cette partie du travail vous sera facilitée si vous optez pour une ossature bois, les cadres pouvant alors être prévus dans la structure. Pour terminer, je vous conseillerais néanmoins de prévoir des débords de toit pour protéger votre mur: plus celui-ci sera à l'abri des intempéries dans le temps, meilleur sera son comportement (cela est important pour réduire au maximum les fissurations entre les bûches (vous en aurez inévitablement, alors autant les réduire au maximum).
Quelles sont les économies réalisées lorsque l'on opte pour le bois cordé ?
A l'époque où j'ai construit ma maison (1996), le coût de construction de mon mur en bois cordé m'est revenu à environ 270 francs TTC/m² (41 euros) fini (avec 20 cm d'isolation, du chanvre en vrac). Au niveau des économies, il me paraît difficile de comparer un mur composé de matériaux sains et parfaitement recyclables avec des matériaux classiques en construction dont le coût de revient sera peut être moindre mais qui s'avèrent discutables en termes de santé et d'éco-bilan. Si le bois cordé permet de réduire les coûts de construction, en revanche il demandera un investissement important en terme de main d'?uvre (à chacun de voir s'il est capable d'assumer cela).
A combien de temps estimez vous un chantier en bois cordée pour un maison d'environ 100 m² ?
Comptez environ trois mois à deux personnes (cinq jours par semaine) pour une surface de 170 m² en bois cordé.
Quel serai le coût de revient moyen d'une maison de 100 m² (sans compter le second ?uvre ni la toiture) ?
100 m² (c'est ce que fait, à peu prêt ma maison) représentent environ 170 m² de murs en bois cordé, pour un coût total de 50000 francs, soit 7600 euros. Là dessus il faut compter le prix des ouvertures (environ 15000 francs (2300 euros)).
Quels conseils donneriez vous à un novice qui souhaite construire en bois cordé ?
Tout d'abord, allez visiter une maison en bois cordé, discutez avec les propriétaires, afin de savoir si ce type de construction correspond vraiment à vos attentes. Si vous êtes en couple, n'oubliez pas que votre projet se construit à deux et nécessitera, sans doute, de gros investissements personnels de la part de chacun (vous devez en être conscient). Ensuite, pensez petit et facilement réalisable par tout auto-constructeur (donc vous même), quitte à agrandir par la suite. Pensez également bio-climatique et solaire passif. Documentez-vous, participez à des stages. La technique du bois cordé demande très peu de technicité et de savoir faire mais, en revanche, beaucoup de temps. Malgré des problèmes inhérents à sa structure même (mélange de mortier de de bois, donc risque de fissurations entre les bûches et de rétractation autour des bûches), je reste fondamentalement attaché à cette technique et reste persuadé que l'on peut arriver à très beaux résultats pour peu que l'on prenne certaines précautions de conception.
Hélène David - BricoleurDuDimanche - 23 janvier 2009
Crédit photo : Didier Calcagno
Quelles sont les qualités requises pour se lancer dans la construction en bois cordé ?
Si vous entendez, par cette question, quelles sont les qualités requises de « l'auto-constructeur type » bois cordé, souhaitant s'investir dans cette formidable aventure que représente la construction de son chez soi, je dirais, en tout premier lieu, croire, dur comme fer, en ses propres capacités et surtout, surtout prendre son temps pour peaufiner son projet. Le bois cordé demande, avant toute chose, un gros travail de préparation du bois (écorçage, séchage dans les meilleures conditions possibles, etc...). La construction du mur en lui même demande également beaucoup d'attention et de minutie au niveau de la finition (je ne répèterais jamais assez l'importance de cette partie du travail qui consiste à lisser du mieux possible le mortier autour des bûches). Son élaboration est beaucoup plus lente que la construction d'un mur en parpaing (mais peut on comparer ?) : il faut en effet compter quelques mètres carrées par jour si vous êtes seul.
Quelles sont les erreurs à éviter sur ce type de projet ?
La construction d'un mur en bois cordé demande avant toute chose un travail très soigné au niveau de la phase de lissage (il vaut mieux aller moins vite que de bâcler cette partie du travail). Dans certains ouvrages sur cette technique, il est mentionné que le bois cordé peut être structurellement porteur (c'est vrai). Cependant, avec le retour sur mes propres expériences, je conseillerais plutôt de prévoir une ossature bois (même légère), le mur venant alors en remplissage (ce type d'ouvrage permet de réduire les efforts structurels sur le mur (réduisant, par là même les problèmes de fissurations entre les buches) et surtout permet de prévoir une toiture à l'avance, ce qui permet par la suite de travailler dans des conditions optimales pour la construction de son mur. Un autre point important est le choix du bois, sa préparation et les conditions de son séchage; là encore j'opterais pour un compromis. Si les bois tendres sont certes préférables en termes de qualité isolantes, ma préférence ira sans nul doute vers le châtaignier pour les raisons suivantes: bonne résistance aux attaques d'insectes et écorçage enfantin (à côté de cela l'écorçage d'un résineux comme le mélèze représente vraiment un enfer, surtout si on le réalise soi-même... vécu personnel). L'acacia (robinier faux acacia) pourrait représenter également un très bon compromis en terme de durabilité, bien que son comportement soit plus aléatoire dans une structure bois-mortier (l'acacia étant un bois très nerveux). Je ne connais pas d'auto-constructeur ayant opté pour cette essence de bois, donc prudence (je suis en train de réaliser des tests de séchage d'acacia pour vérifier son comportement dans le temps). Les conditions de séchage doivent être quasi parfaites (les bâches agricoles sont à proscrire impérativement car elles favorisent la condensation, préférer les tôles ondulées). Les bûches de bois devant être mises au séchage, aux dimensions du mur, au moins trois années. Un autre point à ne pas négliger non plus, sont les cadres devant recevoir les ouvertures: ils devront être renforcés au maximum afin d'éviter des déformations (ne pas hésiter à prévoir des épaisseur de 5 à 8 cm) : cette partie du travail vous sera facilitée si vous optez pour une ossature bois, les cadres pouvant alors être prévus dans la structure. Pour terminer, je vous conseillerais néanmoins de prévoir des débords de toit pour protéger votre mur: plus celui-ci sera à l'abri des intempéries dans le temps, meilleur sera son comportement (cela est important pour réduire au maximum les fissurations entre les bûches (vous en aurez inévitablement, alors autant les réduire au maximum).
Quelles sont les économies réalisées lorsque l'on opte pour le bois cordé ?
A l'époque où j'ai construit ma maison (1996), le coût de construction de mon mur en bois cordé m'est revenu à environ 270 francs TTC/m² (41 euros) fini (avec 20 cm d'isolation, du chanvre en vrac). Au niveau des économies, il me paraît difficile de comparer un mur composé de matériaux sains et parfaitement recyclables avec des matériaux classiques en construction dont le coût de revient sera peut être moindre mais qui s'avèrent discutables en termes de santé et d'éco-bilan. Si le bois cordé permet de réduire les coûts de construction, en revanche il demandera un investissement important en terme de main d'?uvre (à chacun de voir s'il est capable d'assumer cela).
A combien de temps estimez vous un chantier en bois cordée pour un maison d'environ 100 m² ?
Comptez environ trois mois à deux personnes (cinq jours par semaine) pour une surface de 170 m² en bois cordé.
Quel serai le coût de revient moyen d'une maison de 100 m² (sans compter le second ?uvre ni la toiture) ?
100 m² (c'est ce que fait, à peu prêt ma maison) représentent environ 170 m² de murs en bois cordé, pour un coût total de 50000 francs, soit 7600 euros. Là dessus il faut compter le prix des ouvertures (environ 15000 francs (2300 euros)).
Quels conseils donneriez vous à un novice qui souhaite construire en bois cordé ?
Tout d'abord, allez visiter une maison en bois cordé, discutez avec les propriétaires, afin de savoir si ce type de construction correspond vraiment à vos attentes. Si vous êtes en couple, n'oubliez pas que votre projet se construit à deux et nécessitera, sans doute, de gros investissements personnels de la part de chacun (vous devez en être conscient). Ensuite, pensez petit et facilement réalisable par tout auto-constructeur (donc vous même), quitte à agrandir par la suite. Pensez également bio-climatique et solaire passif. Documentez-vous, participez à des stages. La technique du bois cordé demande très peu de technicité et de savoir faire mais, en revanche, beaucoup de temps. Malgré des problèmes inhérents à sa structure même (mélange de mortier de de bois, donc risque de fissurations entre les bûches et de rétractation autour des bûches), je reste fondamentalement attaché à cette technique et reste persuadé que l'on peut arriver à très beaux résultats pour peu que l'on prenne certaines précautions de conception.
Hélène David - BricoleurDuDimanche - 23 janvier 2009
Crédit photo : Didier Calcagno